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Enfants transgenres, une psychanalyste dénonce les risques d'une assignation trop précoce


Elisabeth Roudinesco dans Quotidien


Elisabeth Roudinesco est historienne et psychanalyste. Invitée par Quotidien le 10 mars, elle revient sur son ouvrage "soi-même comme un roi : essai sur les dérives identitaires" et évoque également le reportage "en thérapie".


Yann Barthès la présente notamment comme une "figure de la gauche française et à l'avant-garde des combats contre le colonialisme & l'antisémitisme, en faveur des droits homosexuels". Après cette introduction, il commence par lui demander "Pourquoi l'identité est devenue une obsession en France ? Est-ce que c'est de l'hystérie ?" ce à quoi elle répond "non c'est plutôt du narcissisme". Avant de développer son propos.


Elle reproche aux décolonialistes actuels de reprendre des figures telles que Simone de Beauvoir en réinterprétant leur pensée "dans un sens de replis sur soi identitaire où au lieu d'être une identité subjective, on devient quelque chose de très précis : noir, juif, gros, genré...". Cette "assignation identitaire", nie la pluralité des êtres humains en les assignant et les enfermant dans une caractéristique, une case.


Enfermer des enfants prépubères dans une démarche de changement de genre n'est pas bon.


"Maintenant, on a supprimé la différence anatomique au nom du genre ; tout est construit, et on dit genré. L'être humain est à la fois biologique, à la fois psychique. On peut être fluide, mais ce n'est pas la peine d'assigner à ça. Ce qui ne va pas c'est d'assigner. On ne peut pas mettre dans des cases. Il n'y a pas de troisième sexe. [...] Il ne faut pas évidemment discriminer le transgenre mais il y a un peu aujourd'hui une "épidémie".

il y a des gens qui se sentent dans une identité depuis l'enfance qui n'est pas la leur. Ça existe ça s'est appelé le transsexualisme. Aujourd'hui, on parle de transgenre. Simplement, quand un enfant de 8 ans dit qu'il est de l'autre sexe, il ne faut pas l'assigner.


L'idée de faire changer de sexe des enfants prépubères avec des traitements a été abandonnée ; on l'a interdit en Angleterre car on a un recul de 20 ans ; les enfants qui avaient eu ces traitements très jeunes [...] se sont ensuite à l'âge adulte retournés contre les médecins qui leur avaient fait subir ces transformations. Je crois qu'il faut être prudent.

A partir de la majorité on fait ce qu'on veut ; il y a des cliniques pour se faire opérer, on fait tout ce qu'on veut. Mais on est adulte".


Cet avertissement lui vaut des menaces de poursuites pour transphobie.


Pour ces propos, plusieurs élus de la majorité ont saisi le CSA pour "appel à la haine" et "atteinte à la dignité des personnes transgenres" comme le rapporte le huffingtonpost.


Elle espérait sans doute que son opposition frontale à Eric Zemmour la plaçait automatiquement dans le camp du bien et lui offrait une forme d'immunité face aux maîtres-censeurs du politiquement correct. Elle vient de s'apercevoir que personne n'est à l'abri.






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