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" Le racisme systémique n’est pas une réalité, mais une stratégie politique "




 Le racisme systémique n’est pas une réalité, mais une stratégie politique, une arme, qui se nourrit de la culpabilité blanche et de la victimisation des noirs. » C’est la mise en garde que nous adresse Bob L. Woodson, l’un des pionniers du combat pour les droits civiques aux États-Unis.

Dans un entretien accordé au Figaro du 30 octobre 2020, ce compagnon de route de Martin Luther King dénonce les manipulations et la stratégie de victimisation mises en place par la gauche américaine.

« La gauche est complètement déconnectée de ce que pense le peuple, y compris les leaders de la communauté noire qui ont créé ce que j’appelle une industrie de la victimisation. », ajoutant même qu’« aujourd’hui pour chaque dollar dépensé en dotations, 70 cents vont non pas aux pauvres, mais aux organisations qui les financent. Leur intérêt stratégique n’est donc pas de résoudre les problèmes. »

Ce cynisme les conduit à agiter l’épouvantail du « racisme institutionnel » plutôt que d’essayer de répondre concrètement aux difficultés que rencontrent les Afro-Américains.

L’exemple de l’insécurité est, de ce point de vue, intéressant. Une étude réalisée par l’US Department of Health and Human Services établit que les hommes noirs courent 7 fois plus de risques de mourir assassinés aux USA que les hommes blancs (en 2014, il y avait environ 30,5 décès par homicide chez les hommes noirs ou afro-américains pour 100.000 personnes résidentes aux États-Unis, contre 4,3 chez les hommes blancs).

L’interprétation militante qu’a popularisée « cette gauche » conduit à ne voir dans cette statistique que le signe d’une discrimination et d’un « racisme systémique. » Les autres variables pouvant expliquer cet écart sont systématiquement écartées (conditions sociales, taux de criminalité en fonction des quartiers ..)

Bob Woodson fustige cette pensée “obnubilée par la question raciale” qui finit par empêcher de regarder la réalité en face et de s’intéresser à la crise sécuritaire qui frappe la communauté des Afro-Américains aux États-Unis. « Les Noirs sont beaucoup plus préoccupés par l’ordre et la sécurité qu’on veut bien le dire » prévient-il. Rappelant, « l'histoire de (sa) ville natale de Worcester en Pennsylvanie, où l'affreux Frank Rizzo, un politicien raciste très attaché à la loi et l'ordre, s'était présenté comme maire. Quelle n'avait pas été la surprise des commentateurs quand il avait obtenu 35 à 40% du vote noir ! Les Afro-Américains s'étaient révélés plus préoccupés par la question de l'ordre que par la question raciale ! »

Désormais, les organisations qui prétendent défendre la cause des Afro-Américains ont fait de la « lutte contre les violences policières » l’alpha et l’oméga de leur combat. Pour essayer de discréditer les forces, là encore, ils n’hésitent pas à instrumentaliser les statistiques.

Ce procédé n’est pas propre aux seuls États-Unis, Philippe D’Iribarne, sociologue et directeur de recherche au CNRS, a déjà montré comment les militants décolonialistes instrumentalisaient certains chiffres et utilisaient « l’effet loupe » pour discréditer les forces de l’ordre en France.

« Chaque année, environ 1000 personnes sont tuées par la police, mais 80% de ces cas sont des meurtres en situation d'autodéfense. Sur les 200 personnes qui sont tuées alors qu'elles sont désarmées, une grosse partie est blanche. Seulement 15 à 20% des Noirs abattus le sont alors qu'ils sont désarmés. Mais nous extrapolons, oubliant en revanche que 7000 Noirs sont tués par d'autres Noirs chaque année ! Nous généralisons un cas de mauvaise conduite policière pour condamner toute la police et annoncer que toute la police est raciste. »

Les organisations antiracistes comme Black Lives Matter « sont passées de la demande de justice pour George Floyd au dénigrement de la famille « nucléaire », à l'autodafé de bibles à Portland, au saccage de croix chrétienne, à la destruction de monuments de la Seconde Guerre mondiale et enfin à la mise à bas de statues de Frederick Douglas et d'Abraham Lincoln. Cela s'est fait au nom de l'antiracisme. Mais cela ressemble à l'action de Lénine,” relève-t-il.

“Les Noirs ont besoin de la police, pas de sa dissolution, car les quartiers noirs sont ceux qui sont le plus frappés par l'insécurité”

Encore faut-il avoir le courage de s’attaquer concrètement aux causes réelles de cette violence au lieu de se laisser abuser par le mirage du « racisme systémique » et de ces nouveaux boucs émissaires. 

 

Biographie Express :


Bob L. Woodson, Sr. est fondateur et président du Woodson Center, fondé en 1981 pour aider les résidents des quartiers à faible revenu à résoudre les problèmes de leurs communautés. Ancien militant des droits civiques, il a dirigé le Département de la justice pénale de la Ligue nationale urbaine et a été chercheur résident à l’American Enterprise Foundation for Public Policy Research. Considéré par beaucoup comme le « parrain » du mouvement d’autonomisation des quartiers, Woodson s’inquiète particulièrement des problèmes de la jeunesse. En réponse à une épidémie de violence chez les jeunes qui a frappé les quartiers urbains, ruraux et suburbains, Woodson a concentré une grande partie des activités du Woodson Center sur une initiative visant à établir des zones exemptes de violence dans les écoles et les quartiers en difficulté à travers le pays. Il a aussi lancé en janvier dernier le mouvement 1776 visant à contrer le projet 1619 du New York Times qui présente les États-Unis comme une nation avec un projet raciste.

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